Deux configurations embarquées

Mini-ITX

Dans ma recherche de PC embarqué, j’ai tout d’abord regardé du côté des cartes Mini-ITX de VIA. Il s’agit de cartes mères d’un format réduit (17 cm de côté), équipées de tout ce qu’il faut (microprocesseur, video, carte réseau, son, etc...). L’usage avoué est effectivement l’informatique embarquée, mais aussi, des clients légers ou TX (terminal X), des petits serveurs (fichiers, web, impression), etc...

VIA Epia 800 - 47.4 ko

VIA Epia 800
Refroidissement par ventilateurs

La caractéristique qui m’a le plus attiré dans ce type de matériel est la faible consommation électrique. C’est en effet un point crucial sur un voilier, surtout en navigation au long-court où l’on cherche les ampères et l’on chasse le gaspillage du moindre watt. La consommation annoncée est de 1 ampère en 12 v !

Pour atteindre ce but, le microprocesseur fonctionne à un voltage et une fréquence faibles. D’où des performances réduites. La difficulté est d’avoir une mesure objective des-dites performances. On trouve un peu partout des mesures type benchmark etc... Mais même une mesure comparée n’est pas très parlante. Il m’a donc fallut acquérir un système pour me faire une idée de ce que je pouvais faire d’une telle machine. Car, un benchmark ne vaut pas le ressentit de l’utilisateur.

À la carte mère (VIA Epia 800), il ne manquait plus qu’un peu de mémoire standard pour qu’elle démarre. Car j’ai put faire entrer cette carte dans un boitier ATX classique, toute la connectique, et même les points de fixation étants compatibles. Un disque dur en IDE qui trainait par là (ça arrive), et hop j’installe un système. Evidemment, le processeur, nommé VIA Samuel 2, n’est pas une bête de course, je m’en doutait un peu. A l’époque, mon ordinateur de bureau était une machine assez performante (aujourd’hui, elle fait figure de vieille brouette, mais me convient parfaitement).

Le gros soucis est apparut lorsque j’ai installé un logiciel d’aide à la navigation un peu gourmant en ressources, c’est à dire MaxSea, édité par Informatique et Mer. Déjà que sur mon PC de bureau, le logiciel ramait, alors là, il m’a fallut de la patience. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ? Je pense que oui. D’autant que l’on peut faire le choix d’autres logiciels, bien plus légers et optimisés, comme SeaClear et/ou ScanNav. D’aucuns diront qu’ils ne valent pas MaxSea. Mon avis est que ce dernier est une véritable usine à gaz, et que SeaClear et ScanNav sont largement suffisants dans le domaine de "l’aide à la navigation" puisque c’est leur but. Un autre paramètre et non des moindres, c’est le prix ! Près de 700 € en version de base pour MaxSea, cela veut dire, sans cartes ! SeaClear est gratuit ! (FreeWare, pas GPL). La licence ScanNav est de 120 €, auxquels on peut ajouter 60 € pour la météo, donc la superposition des donnée GRIB (format numérique standard de données météorologiques et climatologiques). Il faudra ensuite, soit récupérer ces données sur différents serveurs, soit acheter ces prévisions.

Processeurs Mobiles

Pour pallier aux faibles performances de ce système, je me suis de nouveau penché sur le matériel basse consommation. Je n’aime pourtant pas fouiller les catalogues et lire les descriptions techniques, mais il faut parfois se sacrifier ;-)

Ce qui est interressant ici, c’est que l’aspect écologique envahit peu à peu le monde de l’informatique. Outre les questions de recyclage (l’électronique est très polluante), les fabricants recherchent des solutions de baisse de la consommation. Parfois, cela n’a pour but que d’augmenter l’autonomie des ordinateurs portables. Peu importe, cette convergence de besoins convient parfaitement à l’usage d’ordinateurs embarqués. Les ordinateurs les plus performants, sont très gourmands, ils chauffent, du coup la ventilation fait du bruit, c’est très désagréable.

Dans ce domaine, c’est Intel qui a fait feu le premier (c’est quand même le numéro un des fondeurs de microprocesseurs x86), avec ses gammes ULV (Ultra Low Voltage), et M (Mobile). On a beaucoup entendu parlé du Centrino, mais il en existe d’autre qui ont tous le suffixe "M".

J’ai alors trouvé une configuration à base de Celeron-M 1.4GHz, qui annonçait des performances plus que correctes. De plus, l’ensemble présentait l’avantage d’un refroidissement passif, c’est du fanless, plus de ventilateurs, donc, là aussi, moins de pièces mécaniques et de moteurs électriques (VIA propose aussi des systèmes fanless). Toujours moins gourmand et plus fiable.

S625F Fanless MiniPC - 41.5 ko

S625F Fanless MiniPC
Refroidissement passif

Cette configuration nommée "S625F Fanless MiniPC" n’annonce rien de plus, et j’ai été incapable d’en connaitre plus sur ce qu’elle avait dans le ventre. En effet, même avec l’installation d’un logiciel de diagnostic matériel type AIDA32, la carte mère ne décline pas son identité. Les détails sur le chipset m’ont dirigé vers quelques fabricants, mais les dimensions extérieurs ne correspondaient pas. Je ne peut donc vous dire vraiment de quoi il s’agit. Par contre j’ai pu expérimenté là, que j’avais des performances largement suffisantes, et équivalentes à pas mal de PC de bureau. Je pense tout de même qu’il ne faut pas se lancer dans les jeux en 3D.

Conclusion

Le point commun de ces PC basse consommation est le prix. Oui, ils sont chers. Ce n’est pas tant l’électronique qui est en cause, mais notamment les boitiers qui sont très spécifiques et imposent souvent l’usage de lecteurs SLIM (les mêmes que dans les portables), des disques durs de 2.5 pouces, et de la mémoire Low-Profile (barettes plus basses que le standard). Le tout afin réduire l’encombrement de l’ensemble.

Il me reste à mesurer vraiment les consommations. Pour ce projet, il va me falloir trouver une pince ampèremétrique précise.

A remarquer qu’il faut aussi s’inquiéter de la consommation du moniteur qu’on ajoute à cet ensemble !

Tests en situation

J’ai la chance de pouvoir envoyer ma dernière configuration pour un test grandeur nature. En effet, des amis partent pour plus d’un an en bateau sur l’Atlantique avec AMUITZ. Ce sera l’occasion de valider nos choix.

Très important, ces machines sont alimentées en 12V, et ne nécessitent donc pas de redresseur 12V -> 220V.
Écrit par Stéphane Siohan le vendredi 1er juillet 2005